Vous pourrez peut-être distinguer les Argentins des autres Sud-Américains par leur fréquente utilisation de l’interjection “Che”. Ernesto Guevara l’utilisait habituellement à tel point qu’elle est devenue son surnom reconnu partout dans le monde.
“Che” est un des nombreux mots empruntés aux langues autochtones qui ont enrichi celle du conquérant en incorporant une partie de la cosmovisión des peuples originaires. Selon la version la plus repandue, le mot “Che” nous arrive de la langue des mapuches, peuple indigène dont la dénomination signifie “des gens du terroir” (mapa=terroir et che=gens/personne).
Nous ne disons pas “Che” à n’importe qui, seulement à ceux avec qui nous avons beaucoup de confiance, spécialement les amis, et généralement nous l’accompagnons du prénom de la personne à qui nous nous adressons : “Che Pedro, vení” (Eh Pedro, viens ici!), “Che, ¿qué contás?” (Et toi, comment ça va?). L’utilisation du “Che” comme appellatif de confiance pourrait être assimilée à la grande prédilection par les vocatifs affectueux qui caractérise notre langue.
Comme il arrive avec ces vocatifs affectueux, le choix du “Che” pour se diriger à une autre personne dépend de subtiles – et généralement inconscients- critères d’adéquation définis principalement par les rôles des participants dans la conversation. En Argentine, le “che” va toujours accompagné du tutoiement.
L’Argentine est connue dans toute l’Amérique Latine comme le pays du“Che”.